1 2 3 4 5 ... petis oisons
1 2 3 ... grandiront
1 ... s'envolera
2 ... resteront
1 ... s'envolera
1 ... restera
1 ... s'envolera
et ... moi
je restera... avec de beaux souvenirs
de ces bébés orphelins, règlés comme des pendules
qui dormaient 1 heure les uns uns contre les autres,
au fond de leur panier douillet
et puis leur piou-piou-piou pour aller dehors
et puis l'agitation dans leur cage pour rentrer
dans leur chambre, pour manger à nouveau,
pour faire leur toilette dans la ptite bassine
et plonger à nouveau dans leurs paniers
au début c'était 6 fois par jour,
ensuite ce fût 4 fois et puis 3
et puis j'ai pu les sortir de la cage, pour qu'ils se dégourdissent les pattes
qu'ils apprennent à brouter
et ils rentraient derrière moi à la queue leu leu
quand j'avais passé une heure à les surveiller
pour éviter une rencontre malencontreuse avec mes chats
je les appelais, ils venaient du plus grand au plus petit
c'était vraiment marrant et ça faisait rire les clients
progressivement je les ai habitués à leur nouveau parc, d'abord le jour,
ils faisaient la sieste sur les mêmes linges qu'ils avaient dans leur panier
mais cette fois ci dans la petite cabane qui avait servi de niche à mes chiens quand ils étaient petits.
et puis les nuits, quand elles sont devenues clémentes
là aussi c'était règlé
vers 6 H le soir, elle venaient me chercher à la maison
car à ce moment là elles passaient leur journée dehors
et je leur portais leur pâtée qu'elles avalaient goulûment
petit tour dans leur petite piscine pour la toilette
et elles s'enfilaient dans leur cabane quand la nuit tombait
je fermais pour les protéger des prédateurs
un jour un journaliste qui passait la nuit chez nous, nous a interviewés à propos du guest
pour une revue locale, à la fin de l'interview, je vais donner à manger à mes oies,
quand il les voit, il prend des photos et veux que je lui raconte leur histoire,
ce que je fais volontiers, et je conclue en disant : "j'ai pris soin d'elle mais la seule chose que je ne peux pas faire, c'est leur apprendre à voler", elles avaient déjà un peu de retard.
Le lendemain coup de fil de la TV : c'est vous qui avez des oies ????
......oui.....?????
on voudrait les filmer et faire une interview...qui passera à la fin du journal de 19H
Daniel : OK !.... mort de rire !
Ils sont venus le lendemain ! et c'est moi qu'ils voulaient interviewer
Je trouvais ça complètement ridicule et tentais d'expliquer qu'une autre femme qui sponsorise les crêches du village méritait plus, leur attention.
Rien à faire ; ils ont filmé : qd je les appellais, qd je leur donnais à manger, qd elles me suivaient au salon un peu effrayées par ces personnes qu'elles ne connaissaient pas.
La seule phrase que j'ai prononcé devant la caméras était la conclusion de la 1 ère interview
Deux jours après tout le village à pu voir pendant 30 secondes : Claude Boegli (sous titré) et ses oies*.
En fait qq jours après, la plus petite, n'a pas maîtrisé son premier envol...elle a atterri, sur la route ! Heureusement, les voitures se sont arrêtées pour la laisser repartir, ce qu'elle a fait mais cette fois pour atterrir dans le champ d'à côté puis elle a disparue, laissant ses deux acolytes perplexes et moi inquiète. Elle est revenu 2 nuits après et au matin attendait sa pâtée devant leur parc.
Enhardie par cette petite expédition, elle en entraîna une autre...
Elles revenaient pour se nourrir vers 5 h du mat, signalant leur présence par un joyeux cakcakcak devant notre fenêtre de chambre...
Une nuit, rentrée plus tôt, elle se sont endormies sous les bananiers (Dixit notre jardinier qui veillait sur le guest pendant la période de Noël) mais elles se sont fait débusquer par mes chiens, qui n'ont rien trouvé de mieux que de vouloir les attraper au décollage !!!!
Résultat la ptite Zoée : une palme déchirée et sa patte immobile et repliée ne peut plus marcher, et la moyenne Chloée : une aile de travers ne peut plus voler !
J'étais furieuse et désolée, et ne sachant que faire, j'ai essayé de les immobiliser pour observer, mais panique à bord, et ensuite chaque fois que je les approchais elles fuyaient.
J'ai du remettre la petite dans son parc, interdire à mes chiens de les approcher à moins de 5 mètres, et laisser faire la nature.
La convalescence à duré une quinzaine, peu à peu la patte se posait, l'aile se redressait.
Pendant ce temps Mme Léonie qui avait du retard à l'envol, faisait des sorties de + en + longues.
Elle a vite découvert l'étang derrière le guest et tous les jours allait s'y baigner et trouvé une autre nourriture.
Dès qu'elle pu, Zoée l'a suivi, meilleure en vol qu'à la marche et très vite pris son envol pour ne plus revenir....
Après son départ, l'attitude des 2 autres a changé, elles ne voulaient plus aller dans le parc, même pour manger, dès que je m'éloignais elles me suivaient et ont décidé d'établir leur campement devant la porte du salon, ou dès qu'elles pouvaient.... dans le salon ! Et c'est très sâle une oie, ça défèque toutes les 3 minutes....
Elles ont aussi découvert la gammelle des chats et décrété que c'était un mets de choix, pendant 3 semaines, elles ne broutaient plus ; se gavant de pâtée au moins 4, 5 fois par jour, plus les croquettes des chats qu'elles venaient piquer qd je faisais mine de pas les voir, et entre deux, qq siestes pour la digestion.
Après la dernière pâtée de 6 H qu'elles me réclamaient, elles me signalaient...cakcakcak...
qu'elles partaient sur l'étang pour la nuit, et retour vers 5 h du mat...
Il va de soi que je les encourageais....cakcakcak !
La semaine dernière, à qq jours d'intervalle, l'une, puis l'autre, à pris une autre direction et n'est pas revenue...
J'ai enfin compris pourquoi elles se sont gavées comme des oies....
* Modestie à part : le reportage complet, est passé sur un programme pour enfants.
Assez de cacardage, à bientôt !